Mercredi fin d'année

Je réalise que ça faisait un moment que je ne m'étais pas autant investie dans l'éveil culturel de mes enfants...

C'est la fin de l'année, les spectacles d'enfants se multiplient,

et puis je réfléchis aux activités de l'année prochaine,

et puis voyant les vacances arriver, j'ai un regain d'énergie...

Bref, le programme a commencé mardi soir. L'illustrateur Chen Jiang Hong était de passage en ville, ses dessins originaux étaient exposés à l'institut Confucius. Si adore les dragons, il adore dessiner, l'occasion était belle. Même pas peur, j'emmène les trois au vernissage de l'exposition. On arrive pile à l'heure, j'étais fière de moi. On regarde les dessins, je fais semblant d'ignorer les plaintes de Si qui au bout de cinq minutes pense avoir tout vu. Je porte Cam à la bonne hauteur et j'écoute Co qui me raconte ce qu'elle voit. Le problème c'est que le monsieur s'est fait attendre, et si on a patienté un moment en lisant des histoires, quand ça a commencé il était trop tard, Cam regardait déjà SamSam sur mon téléphone. Moi, tellement habituée à ce léger fond sonore, j'ai mis deux minutes à réaliser que le discour de l'illustrateur était ponctué par les ordres de Marchel Premier. On est parti mais Cam hurlait dans mes bras : "Non, je ne veux pas partir, je veux manger avec le monsieur Chinois!".

Le lendemain mercredi, j'emmène deux enfants chez leur grands-parents et je pars avec Si observer le cours de gym des garçons.

On regarde l'entraînement pendant une demi-heure, et ma récompense c'est que Si me dit en quittant les lieux : ça ne m'intéresse pas, je préfère la Capoiera! Lui qui m'affirmait une semaine avant qu'il arrêterait la Capoiera à la rentrée. Et si je suis contente, c'est parceque je crois qu'en fait il adore la Capoiera. On aura quand même assisté à de jolis exploits comme celui du garçon qui a traversé la salle en marchant sur les mains.

Le midi on déjeune chez les grands-parents, et on repart pour assister au spectacle du cours de théâtre pour enfant, près de chez nous. Il pleut à verse, on arrive trempés, et pas par la bonne porte. Mais ce que c'est marrant, de courrir sous la pluie! On attend un peu... Et puis ça commence, et les enfants rigolent des sketches créés par des enfants où l'on voit des fantômes et des suporters de foot. Je suis ravie jusqu'à ce que Cam, choisissant un instant de silence s'écrie : "Bon, maintenant, on part à l'anniversaire de Jean-Charles!" Voyant qu'il provoque ma gêne et l'indignation de Si et Co, il se répète, plus fort, et puis une dizaine de fois... Et là, des spectateurs s'agacent... Mais je ne peux pas l'arrêter, on n'entend plus les acteurs, il se marre, je finis par le baillonner entre mes doigts, il pouffe, il s'étouffe, il s'apprête à hurler... Ouf, le spectacle se termine, on sort...

On repasse à la maison, pour se sécher et se changer, avant d'aller à une fête d'anniversaire au bistrot voisin. Cam trépigne : "Allez, on s'en va, à l'anniversaire de Jean-Charles!" Bon, on se retrouve dans la rue, Co en trotinette, Si à pied, Cam avec les bras chargés avec une voiture playmobile, et moi avec un gâteau au chocolat (ah oui, on l'a fait, entre le déjeuener et le spectacle de théâtre). Là, Cam se tourne vers moi et me dit d'un ton désinvolte : "Mais c'est qui, Jean-Charles?".

J'ai fini ma journée, en sirottant une petite bière, en recevant des compliments d'enfants plus ou moins grands les doigts plein de chocolat (le gâteau avait à peine eu le temps de cuire) et racontant au père de mes enfants mes aventures du jour. On était bien.

Nos enfants assuraient l'ambiance en jouant à cache-cache au milieu des tables, avec les autres. Ce printemps, le temps est moche, mais ma vie ne manque pas de charme...